Juin 2023

C’est marrant parce qu’il y a un milliard de trucs dont j’ai pas parlé dans mon article précédent.

On est en Juin 2023 et je travaille toujours chez Random, et c’est de pire en pire.

Dans mon article précédent je sortais de mon plus gros projet qui m’a causé des soucis de santé qui, je pense, ne partiront plus, et j’étais en réalité sur un autre projet qui s’est fini en Mars. Entre temps, j’étais encore sur autre chose, je m’améliore en traduction tout en étant de moins en moins motivé. Sans oublier mon atroce fil rouge qui me donne des boutons et déclenche ma dysfonction exécutive la plus violente, si bien que je trouve la moindre excuse pour procrastiner (même du travail, c’est dire).

Il faut savoir aussi que fin Mars c’est la fin de l’année fiscale ici, et du coup en Avril on s’ennuie comme des rats morts. Ce qui tombait bien, puisque mi-Mars, un projet m’emmenait en Allemagne, m’ouvrant la porte pour passer un peu de temps en Europe.

Sauf que je ne pouvais pas me permettre de prendre de trop longues vacances puisque je devais déjà travailler sur les projets de l’année fiscale suivante (oui) dont un qui devait se produire fin Juillet et dont on nous avait donné l’appel d’offre début Mars.
Du coup j’ai pu prendre quelques jours de vacances chez un ami, puis j’ai du travailler tout en étant chez ma mère, sans pouvoir me déplacer autrement que par le biais de sa voiture. Ma mère étant retraitée et en rémission après deux ans à traiter une maladie, je trouvais la moindre excuse pour qu’on aille se promener – et les week-ends étaient sportifs.

Mon chat n’était pas très content de me voir et me l’a fait savoir, je pense qu’il m’en voulait de l’avoir laissé aussi longtemps (4 ans). Cette histoire m’a brisé le coeur et c’est un regret que j’aurais toute ma vie. Je lui ai promis de revenir très vite pour me faire pardonner.

Je ne savais pas qu’il ne tiendrait pas jusque-là. Ma mère est partie en vacances avec son petit-fils en Andalousie, a laissé les animaux (elle a une chienne ADORABLE) dans une pension qui les connaissait bien, et qui les aimait fort. Mais Tomo a eu un accident (qui n’est de la faute de personne. Les gens du chenil ne sont pas responsables de ce qui lui est arrivé.), dont il ne s’est pas remis. La nouvelle m’a détruit.

J’ai beau tout faire pour m’accrocher, j’ai beau ne plus pleurer chaque fois que je vois un chat, je vois que j’ai de plus en plus de mal à exister.

Mes lessives comme mes douches se font plus espacées. Je n’arrive plus à me laver les dents le matin (mais je remercie mes problèmes de sensibilité grâce auxquels je les lave le soir avant de me coucher). Mon frigo est plein mais je suis incapable de faire la cuisine, et quand je la fais je n’arrive plus à faire la vaisselle. Je crois que la crème fraîche que j’avais acheté pour mon gratin est périmée depuis le temps.

J’ai du renouveler mon contrat de location d’appartement, ce qui m’a coûté deux mois de loyer, en plus de mon loyer. Heureusement que je venais de recevoir le bonus de fin d’année 2022, hein. Cette année la difficulté de la vie a encore monté de niveau : en plus de la voisine du dessus qui claque les portes et se prend pour un chef cuisinier à 22h30, j’ai le voisin d’à côté qui parle chinois très fort toute la journée et surtout toute la nuit, je n’entends que lui quand je suis dans mon salon.

Du coup je passe de moins en moins de temps dans mon salon. Avant, j’y dormais la moitié du temps. J’emmenais mon matelas devant la télé, et je jouais et peignais toute la nuit en regardant des streams ou des comédies musicales.

Maintenant j’y travaille trois jours par semaine.

Je suis de plus en plus fatigué, je dors de moins en moins bien. L’électricité coûte une fortune, il faut être richissime pour pouvoir se payer l’air conditionné, alors j’essaie de ne pas l’utiliser. Après une nuit à être incapable de dormir, je l’ai enclenchée pour celle-ci, parce qu’hier j’ai failli tomber dans les pommes.

J’ai mal, partout, tout le temps. Que je me repose ou que je bouge mes jambes sont lourdes et douloureuses, mon dos n’en parlons pas, ma poitrine est si lourde qu’elle m’étouffe.

Et je n’ai toujours pas grand-chose à faire au travail. Je m’ennuie, ma nouvelle tâche de fond (en plus de la précédente) est répétitive à souhait (ça me donne envie de me cogner la tête contre les murs), ma sensibilité est de plus en plus élevée. Je ne supporte plus la radio au travail. Récemment, lors d’une réunion, elle était allumée, et même au minimum je n’entendais que ça.

C’était une réunion importante. Je n’en ai aucun souvenir parce que j’étais en train de me battre avec mon cerveau pour tenter de me concentrer dessus. J’ai souvenir de la violence de mon état, et c’était pas beau à voir.

Bref, c’est pas tous les jours facile.

J’essaie de voir les bons côtés. J’ai obtenu une place pour voir la comédie musicale de retour de mon acteur préféré, qui était parti en pause il y a un an pour dépression. C’est une oeuvre dans laquelle il a joué plusieurs fois au cours de sa carrière et j’ai hâte de pouvoir enfin la voir !

Diablo IV est sorti. Mon pc est trop vieux et dépassé pour que j’y joue. Je m’y attendais un peu mais c’est dommage.

J’ai commencé à jouer à Honkai Star Rail et j’adore, je suis ravi de ce qu’ils ont fait du jeu. L’histoire, la localisation française de qualité, le traitement du personnage principal qu’importe l’apparence que vous lui avez choisi. Mais comme j’aime râler : je suis toujours moyen fan de ce système de niveau de monde qui doit augmenter pour que les personnages le fasse aussi, parce que je trouve que ça dévalorise le principe de montée de niveau ; c’est Zelda qui a commencé et ça a été la mode de copier BotW certes mais je trouve justement Breath of the Wild d’une difficulté monstrueuse – je ne l’ai jamais fini parce que les monstres sont tellement puissant que je me fais tuer tous les deux pas et c’est frustrant. Je n’aime pas non-plus le principe de devoir collecter des objets cachés dans le trou du cul de monstres au niveau trop élevés pour empêcher les personnages de devenir trop puissant trop vite. Dans un jeu social pourquoi pas mais dans Genshin c’était déjà impossible/20 d’obtenir les objets des personnages un peu bien. Dans un jeu comme HSR, je ne suis pas sûr que ça ait sa place.

Je n’ai pas pu voir mes amis mais j’ai pu voir ma famille et c’est déjà ça.

Mais l’époque où j’avais l’énergie de sortir et de faire des trucs me manque

Je ne sais plus comment ça fait de ne pas avoir mal à la tête.

J’ai du mal à écrire et à avoir des hyperfixations.

J’ai l’impression que mon corps entier brûle et que je suis en train de mourir à petit feu.

J’ai besoin d’aide. j’ai besoin de la bonne aide.

Le temps passe et passe et passe et…

Beaucoup de choses ont changé ? Je ne sais pas.
Des choses ont changé, oui. Quelques temps après mon dernier article on m’a fait déménager près de Tokyo. Je n’aime pas, tout est trop loin, tout est trop grand, trop bruyant, trop lumineux. Voir les gens aller à Disney tous les matins quand vous allez au bureau, au début ça vous rend envieux, puis ça vous déprime, et puis vous n’y faites même plus attention.

Pendant un an j’ai eu une collègue que d’abord je ne pouvais pas piffrer, puis envers qui j’étais neutre, et enfin qui a été ma work bestie.
Elle s’en va le 31 octobre et ironie du sort, on m’envoie ce jour-là à Osaka pour le travail, un peu à la dernière minute. C’est presque comme si c’était fait exprès.
On essaie de me retenir.
De me donner des responsabilités.
D’être moins strict envers moi.
Mais c’est trop tard, j’ai déjà décidé que je m’en irais.
Je n’ai pas encore trouvé mon prochain travail, mais j’ai décidé que ce serait ce que je ferais de mon NanoWrimo.

J’ai un peu changé de fandom aussi. Je suis un peu moins hyperfixé sur Growth (ça se voit pas mais j’ai un blog de traduction de leurs dramas en vrai), et beaucoup plus sur Club Slazy, ainsi que diverses autres comédies musicales japonaises.

J’ai énormément grossi. Le covid ne m’a pas fait de bien et Tokyo n’a fait qu’accélérer les choses. Je me sens comme un tas de gras sur pattes.

On m’a promis qu’on m’apporterais mon vélo à Tokyo. Ça fait plus d’un an que j’attends.

Ma santé se dégrade.

Je fais sans faute des migraines les lundis et les vendredis, quand je dois aller au bureau.

Je suis parti près d’un mois en Malaisie et j’y ai beaucoup amélioré mes capacités en tant qu’interprète. C’est le bon point de cette année, je peux passer d’une langue à l’autre sans même réfléchir.

Ma voisine du dessus fait du bruit constamment, elle braille, claque toutes les portes, marche en talons sur le sol ou tape du pied au lieu de marcher, et courre dans les escaliers.

J’ai l’impression d’avoir perdu tout ce qui faisait moi. Je suis constamment stressé, et tout m’énerve. Impossible de se relaxer à la maison, et je ne parlerais pas du travail.

Et le plus drôle, c’est qu’on me demande de devenir « plus japonais ».

J’ai des problèmes d’estomac à cause du stress que travailler plus de 30h dans un environnement extrêmement différent du mien me cause. A cause du fait que je dois constamment être vigileant quant à mon identité.

Et je devrais être « plus japonais » ? S’il y a un truc que vous ne me prendrez pas ce sera l’expression de mes sentiments. Je vais claquer la porte si fort que tout le monde comprendra qu’il ne faut pas aller ici.

Ils ne se remettent pas en question quand quelqu’un s’en va. Ils mettent tout sur le dos des autres ou de la personne qui part.
Patron, c’est toi le fautif.

C’est à cause de toi que Super-Extravertie s’en va, et je suis content pour elle.

J’ai compris mon propre genre un peu mieux, pourquoi j’aime les choses que j’aime comme je les aime. Ce que j’aimerais par rapport à mon corps.

Par contre je ne suis pas sûr pour mon avenir. C’est terrifiant, mais je me dois de faire un choix.

Bref, oui, les choses ont changé, mais quelque part elles restent les mêmes. Je suis juste de plus en plus épuisé.
Je n’aime plus vraiment la vie, elle ne m’apporte que des ennuis.

Je ne suis plus sûr de tenir très longtemps.

Le Bar à Pression

Je vous ai déjà parlé du bar à pression dans un précédent article et sa métaphore filée un peu tordue sur l’alcool. Mais je n’ai fait qu’effleurer la surface de l’iceberg, évoquer le nom de la bête. Le bar à pression… C’est toute une histoire.

Le bar à pression est une femme d’une quarantaine d’années minimum, et je dis bien minimum, mais qui parle comme cette lycéenne prétentieuse qu’on a tous connu. Vous voyez laquelle ? Celle qui critique tout et tout le monde, tout le temps.

Je ne sais jamais quoi penser d’elle. Au début je la trouvais critique mais je me disais qu’elle cherchait à ce que je m’améliore, alors je tenais bon. Mais il s’est passé quelque chose.

Durant l’été, alors que je discutais avec mon collègue français, on parlait du bar à pression. Il la déteste et aujourd’hui je comprends pourquoi. A l’époque, pas spécialement. Il me raconte alors que celle que je prenais pour ma cheffe, celle que je voyais au dessus de moi, n’était pas du tout ma cheffe. Qu’elle était au même niveau que tout le monde – et là mon monde s’effondre.

Toute la mentalité que j’avais construit avec les cours de comportement en entreprise, toute l’attitude que j’avais appris à prendre sont parties en vacances pour le reste de l’année. Cette femme n’était pas ma cheffe, et en plus, selon mon collègue, ça faisait environ trois ans qu’elle était dans la boîte, avant elle était dans une entreprise liée à la nôtre et allez savoir pourquoi elle est arrivée ici, avec tout le monde. D’un coup elle n’était plus la supérieure exigeante pour de bonnes raisons, d’un coup, dans ma tête, elle est devenue l’ennemie. D’autant plus à l’instant où mon collègue me dit :

« Depuis que t’es là elle me fait beaucoup moins chier ! »

Non seulement elle est l’ennemie, mais en plus elle me prend pour sa tête de turc ? On va voir qui est le plus tête de mule. A partir de ce jour-là, j’ai cessé de répondre aux provocations, et commencé à moins hocher de la tête en souriant. Forcément, ça ne lui a pas plu.

Elle me parlait assez mal de base, et encore aujourd’hui refuse de se départir du mot « Gaijin » que je hais plus que tout au monde, car il indique une sorte de méprise de la personne dont on parle. « Gaijin » ce n’est pas juste un étranger, c’est quelqu’un en dehors de la masse, et donc par défaut mal vu. Mais pendant quelque mois, j’ai ressenti une véritable guerre froide entre nous deux. Je ne voulais plus obéir sagement, et elle n’aimait pas ça. J’ai tendance à être anxieux et à ne pas oser donner d’ordre, et elle n’aimait pas ça.

Et puis je me suis rendu compte.

Je l’ai observée, je l’ai écoutée. Et j’ai compris. Même si elle râle beaucoup à mon sujet, même si elle se plaint des étrangers (surtout de notre collègue Malaysien qu’elle prend pour un abruti – je ne plaisante pas, elle m’a dit en face « Bidule est idiot alors il ne va pas faire ça correctement »), eh bien…

Ce n’est pas forcément dirigé contre moi en particulier. La preuve, quand je fais mon travail vite et bien elle n’a rien à redire, et quand elle n’a rien du tout à redire je prends ça comme un compliment. Quand je lui donne des consignes claires, elle les accepte sans rechigner. Mais en revanche :

Elle se plaint de tout, de tout le monde, partout, tout le temps. Sans arrêt et pour le moindre détail.

Parce qu’on a eu un cas de covid dans notre entreprise, une personne avec qui elle a été en contact, elle a du passer un test PCR. Sauf qu’au lieu de se renseigner comme il fallait le premier jour, elle a appelé la sécurité sociale, ils lui ont refusé parce qu’elle n’avait aucun symptôme, et elle s’est contentée de ça. N’en a parlé qu’à la fin de la journée, alors qu’on lui avait demandé de le faire à 10h.

Le lendemain, elle a attendu le début d’après-midi pour se renseigner auprès de nos deux collègues qui eux, sans symptômes également, l’avaient fait la veille. Et elle a trouvé des trucs à redire au moindre conseil qui lui a été donné.

Elle s’est décidée vers 16h, « je vais prendre la version deluxe qui donne le résultat le soir-même parce que chez Soleil Scribouille (le client pour qui nous travaillons en ce moment) ils ont l’air casse-pieds avec ça. J’irais le faire demain. »

  1. Si elle avait demandé le premier jour, elle aurait pu prendre la formule pas deluxe, à moitié prix, elle aurait eu le résultat le même jour et elle nous aurait moins cassé les pompons
  2. C’était moins une question de Soleil Scribouille qui serait casse-tartule qu’une question de savoir où quand et comment j’allais devoir travailler aujourd’hui.` Parce que bon, entre me lever à 4:30 du matin pour Soleil Scribouille et à 7:30 pour Random (allez, 6:30 en vrai parce que je serais allé faire ma rééduc avant) y’a quand-même un MONDE, qui s’appelle « mon sommeil ».

Du coup ben je sais plus trop quoi penser. Elle reste un bar à pression, mais c’est pas de la pression de super qualité en fait. C’est plus un bar à pression qui produit de bonnes bières une fois par an, et encore c’est pas sûr.

A cause du ? Grâce au ? travail, on ne se croise plus beaucoup – c’est tant mieux, elle a tendance à mettre sa radio quand j’ai besoin de concentration et ça me gâche des journées entières de travail. Mais voilà, ne pas être trop souvent dans la même pièce que cette personne ça fait du bien.

Je ne sais toujours pas vraiment quoi penser d’elle. Ennemi, amie, neutre, ça reste « ma pas-cheffe » quand j’en parle à tout le monde parce que cet épisode m’avait marqué. Ce qui est sûr c’est que je ne la laisserais plus me mettre la pression pour rien.

31 Mars 2021 : Je suis cassé.

Cher journal, nous sommes le 31 Mars 2021.

Il y a un an, je m’apprêtais à signer mon contrat, à passer de baito (une sorte d’intérimaire à temps partiel) à seishain (employé en CDI). Il y a un an je me pressais de mettre en page les résultats d’un sondage pour les envoyer au client avant la fin de la journée. Je venais d’emménager dans un chouette appartement et d’avoir mon visa renouvelé. J’étais bien. Et même si une vilaine maladie causait des problèmes au monde, je voyais encore mon avenir briller.

Aujourd’hui ?

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Le pouvoir des larmes

!! Petite notice d’avant lecture : cet article est très introspectif, je me livre beaucoup dedans, et il traite de sujets parfois très sensibles, dont l’hypersensibilité. S’il vous met mal à l’aise, ne vous forcez pas à le lire jusqu’au bout.

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Vous reprendrez bien une petite pression ?

Cher journal,
Je n’aime la bière que si elle est noyée dans du sirop de fruit rouge. Alors si un jour tu as dans l’idée de me faire boire une pression, veille à d’abord remplir la moitié du verre de sirop de fruits rouges. Sinon je vais trouver ça sans goût, lourd, et un véritable calvaire à boire.

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Bonjour

On m’a toujours dit qu’il fallait être poli, alors je commence par vous dire bonjour.
Ou bonsoir. Ou bon appétit, bonne soirée, bon après-midi, bonne nuit ?
Quoi qu’il en soit, et qui que vous soyez, je vous souhaite la bienvenue dans mon humble demeure. Les murs sont un peu de travers et les meubles un peu poussiéreux mais il y a de la place.
Je vais vous raconter mes histoires, libre à vous de vous installer, d’ignorer ce cabanon, de partir en plein milieu de l’histoire ou de ne rester que le temps d’une seule.
Voulez-vous discuter ? Thé, café, autre boisson, servez-vous et prenez place sur une chaise, je suis là pour discuter avec vous. Prenez tout votre temps comme je prendrais le mien. On est là pour se détendre, faites-vous plaisir !
Choisissez donc un récit…

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